Regroupée autour de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (Pfpc) et portée par plusieurs organisations de la société civile, la convergence citoyenne de la Casamance veut un espace politique pacifié, gage d’un Sénégal uni, stable et prospère. 

ZIGUINCHOR- « Notre pays le Sénégal, est la croisée des chemins. Le contexte politico-judiciaire a fait naître une rupture de confiance de plus en plus caractérisée vis-à-vis des institutions et des divers régulateurs sociaux ». Ce constat amer qui n’honore pas la démocratie sénégalaise est celui des organisations de la société civile casamançaise. Ces dernières, au-delà, de se battre pour le retour d’une paix définitive en Casamance, sont encore obligées de travailler à faire régner le calme dans l’espace politique qui traverse des moments difficiles. Hier, la convergence citoyenne des organisations de la société civile des régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda a fait face à la presse pour appeler les uns et les autres à cultiver la paix. Selon la présidente de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance, Ndèye Marie Diédhiou Thiam, par ailleurs, porte-parole du jour de ladite convergence, cette situation actuelle que vit le Sénégal peut engendrer des conséquences incommensurables si tous, n’acceptent pas d’œuvrer pour la préservation de la paix sociale. «La situation, lourde de tous les dangers, est très préoccupante. Deux camps s’opposent en toute radicalité avec un arrière fond de manichéisme profond, une césure grave sans précédent. Le niveau de crispation est si poussé, si prononcé qu’il ne laisse la place à aucune alternative. La sagesse populaire semble de moins en moins prépondérante. Les leaders qui jadis, agissaient efficacement semblent ébranlés et sont dans l’expectative », a regretté Mme Thiam, lisant la déclaration liminaire produite à cet effet. Au vu de tout ce qui se passe sur la sphère politique sénégalaise, la présidente de la Pfpc et ses camarades de la société civile ont estimé que, l’heure a véritablement sonné « pour appeler à la retenue, à la responsabilité, au respect de nos valeurs en ces moments inquiétants pour l’avenir de notre nation ». Des moments inquiétants qui guettent pratiquement tout le pays. Abordant la question de la crise armée en Casamance, Ndèye Marie Diédhiou Thiam et Cie ont salué les efforts qui ont été fournis dans le Sud du pays par les deux parties belligérantes en vue de parvenir à cette accalmie dont jouit cette terre longtemps meurtrie. En revanche, elle a recommandé à toutes les organisations de la société civile, de poursuivre cette dynamique aux fins « conserver ces acquis très importants du processus de paix en cours ».

Le cri soutenu des religieux

De plus, la convergence citoyenne de la Casamance a souligné l’impérieuse nécessité « de dépasser les positions partisanes et de s’élever au-dessus de la mêlée : la paix sociale et la quiétude qui nous incombent tous ». Pour sa part, le représentant des imams et oulémas de la région de Ziguinchor, Djibril Dème a magnifié le travail qu’effectuent au quotidien, les femmes dans l’unique but, de bâtir une nation où règne une paix sociale durable. De l’avis de l’imam de la mosquée du camp du Groupement mobile d’intervention (Gmi), tous les acteurs politiques doivent savoir que, sans la paix il n’y a pas de développement. Pour le retour d’une paix durable au Sénégal, l’imam Djibril Dème a affirmé que, leurs sermons seront davantage orientés vers la recherche de la paix « qui est un élément fondamental pour la stabilité d’une République ». De son côté, l’abbé Edmond Sagna, représentant de l’administrateur du diocèse de Ziguinchor, l’abbé Fulgence Coly, a indiqué que, cet appel lancé aux acteurs de la vie politique est venu à point nommé. D’après lui, le Sénégal doit retrouver sa quiétude d’antan et plonger à jamais, dans une ambiance de paix.